Dans le cadre de l'analyse d'un espace globalisé de circulation, les migrations apparaissent aujourd'hui comme l'une des modalités principales des processus de mondialisation. Prenant appui sur une enquête de terrain menée entre 2000 et 2004 sur les migrations d'intellectuels arabes en France, l'auteur interroge ici les formes précises d'articulation entre mondialisation et migrations en prenant pour objet d'analyse une forme très déterminée de circulation migratoire, celle de chercheurs en sciences sociales originaires de différents pays du monde arabe, arrivés à Paris à partir du milieu des années 50 et y travaillant aujourd'hui dans les universités ou les centres de recherche spécialisés sur le monde arabe.
Au-delà de la description d'une ascension sociale à la fin du 19e siècle, le parcours de Gustave Le Bon est envisagé ici sous un angle différent d'une simple biographie d'un intellectuel. L'auteur a cherché à travers cet écrivain prolixe et 'homme de sciences' à éclairer les logiques d'organisation des milieux intellectuels au tournant du siècle. Une large part de l'ouvrage est consacrée aux mondes des revues, de l'édition, des salons intellectuels, des instances académiques ou universitaires auxquelles Le Bon est sans cesse confronté et où se joue sa carrière. L'étude de ses écrits s'attache à saisir les attentes sociales auxquelles ils peuvent répondre comme à mesurer l'influence de Le Bon dans quelques milieux sociaux déterminés. (Présentation de l'éditeur)
L'ouvrage rend compte d'un dialogue entre Khosrokhavar et Touraine dans lequel ce dernier parle de son itinéraire d'intellectuel et ajoute quelques réflexions sur la modernité. Selon Touraine c'est l'exigence d'affirmation de soi (en termes ethiques et culturels plutôt que sociaux) qui prime dans l'espace public, que se soit pour le mouvements des femmes ou les sans papiers.
Analyse du système d'enseignement en Algérie instrumentalisé par le politique
Dans quelle mesure l'action de familles d'uléma de Tunis et de leurs descendants a participé au maintien du modèle social ancien ou, au contraire, à une dynamique qui aurait permis à la société de produire ses propres orientations vers la modernité
L'immigration a acquis une importance conséquente dans le débat sur les métropoles contemporaines et sur les politiques de la ville aujourd'hui. C'est pourquoi l'on oublie facilement que depuis l'Antiquité, les villes ont toujours accueilli des minorités venues d'autres pays et perçues comme étrangères - au point que l'histoire des étrangers dans la ville coïncide avec l'histoire de la ville même. En s'appuyant sur l'histoire des villes méditérranéennes et européennes du Moyen Age jusqu'au XVIIIe siècle, cet ouvrage met en évidence les pratiques sociales ainsi que d'appropriation symbolique des commerçants et des intellectuels migrants.
Dans une Italie "miraculée" au début des années soixante-dix, après les premières réactions globalement xénophobes et criminalisantes face à l'arrivée de Tunisiens, Marocains, Algériens et Africains, l'écrivain sicilien rappelle certains détails historiques et littéraires peu connus et ignorés. En premier lieu, au Moyen Age le bras de mer entre la Sicile et les côtes nord-africaines (lybiennes, tunisiennes, algériennes) n'étaient pas une barrière entre deux mondes séparés mais une voie de communication et d'échanges qui a duré jusqu'à la domination turque et la prise de la Sicile par l'Espagne. En deuxième lieu, entre le début du XIXe siècle et 1871 (unité nationale) un flux migratoire d'exilés politiques (libéraux, jacobins, carbonari) et d'hommes d'affaires, en provenance des différents états italiens, se réfugient en Tunisie et en Algérie. Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, une grande vague migratoire de main-d'oeuvre agricole italienne arrive en Tunisie, lors de la crise qui frappe le sud de l'Italie. En 1911, les statistiques indiquent une présence italienne de 90 000 personnes. A La Goulette et dans plusieurs autres villes de l'intérieur de la Tunisie, il y avait des quartiers populaires baptisés "la petite Sicile" ou "la petite Calabre", avec des hôpitaux, des écoles, des institutions religieuses et des orphelinats italiens. Cependant, après 1881, la convention de la Marsa établit le protectorat français sur la Tunisie. A cette époque l'immigration de travailleurs italiens se poursuit mais elle est accompagnée de nombreux épisodes de naufrages et de pertes en vies humaines. Les répercussions de la guerre de Lybie, de la Première Guerre mondiale et de l'avènement du fascisme sur la communauté italienne de Tunisie forment une histoire très complexe et encore négligée par l'histoire officielle en Italie. A partir de 1968, ce sont les Tunisiens, les Algériens et les Marocains qui s'installent en Sicile, surtout à Mazzara. Cette immigration maghrébine coïncide avec le déclenchement de ce que l'on appelle "la quatrième guerre punique", ou encore la guerre du poisson, l'affrontement entre armateurs siciliens et autorités lybiennes et tunisiennes. Les premieres victimes de ce conflit sont les immigrés maghrébins qui, en plus d'être exploités, sont périodiquement persécutés.
Cet ouvrage collectif présente des textes qui, dans une perspective historique et comparatiste, s'attachent à comprendre les positionnements des intellectuels d'Afrique du Nord dans l'action sociale et politique.
Réflexions sur le travail de l'anthropologue
L'accueil des migrants à Paris entre le XVIIIe et le XIXe siècle pouvait mettre en jeu de multiples réseaux de relations et d'hébergement, notamment la sociabilité aristocratique, les échanges dans les milieux intellectuels et des artisans. Néanmoins, le mode d'habitation le plus communément partagé était fourni par les auberges, les hôtels et les "garnis", surtout en relation à l'attrait touristique de la ville, depuis le règne de Louis XIX. Les conditions de l'accueil des étrangers ont connu une triple évolution : augmentation de la capacité d'hébergement, différenciation progressive de la géographie de l'hospitalité avec le maintien durable, dans les quartiers plus fortunés, de ressources hôtelières socialement diversifiées. De plus, une surveillance spécifique des populations étrangères s'est progressivement instaurée, avec notamment des archives de contrôle.
Portraits de trois intellectuels maghrébins, Malek Bennabi, Mohamed-Aziz Lahbabi et Ahmed Aroua qui ont tenté, par leur double culture, de dissiper les malentendus et l'incompréhension qui séparent les civilisations de l'Orient et de l'Occident
A travers l'étude de la presse et d'autres sources, l'auteur soutient que l'effort de la classe dirigeante de Buenos Aires pour "argentiniser" la vague migratoire espagnole à la fin du XIXe siècle entraîna une aggravation des tensions qui existaient entre les Espagnols et les Argentins, aggravation qui commença lors de la crise de 1890 et qui culmina pendant la guerre de Cuba, alors que l'opinion argentine était favorable aux insurgés. La xénophobie commence à s'estomper à partir de 1898, lorsque l'attitude résolue des défenseurs de la cause espagnole trouve écho chez les intellectuels, contraires à l'intervention militaire nord-américaine à Cuba.
A la lumière du cas du Québec, l'auteur propose une réflexion sur le rôle de l'intellectuel vis à vis du cas spécifique des "petites nations". Il s'interroge sur la façon d'assumer l'interpellation nationaliste dans un contexte de culture réputée précaire et fragile. La difficulté étant de se soustraire à la sirène de l'appartenance sans par ailleurs nier sa responsabilité, en tant qu'intellectuel, de contribuer à l'édification d'une conscience collective libératrice. A partir de quelques suggestions de F. Dumont, voici un débat serein sur un terrain plein de passions.